lundi 18 mai 2020

Kouider Ben Said - Gatlek Ziziya (1991)







Kouider Ben Said - Gatlek Ziziya (1991)


Relégué injustement au rang de second couteau, Kouider Bensaïd reste à 45 ans le grand frère de la musique raï. Dans le langage oranais, on le désigne comme ayant toujours été un «fhal» (un homme qui ne mâche pas ses mots). A l'époque où le raï était un blues chanté par des adolescents marginaux (dans les années 70), Kouider Bensaïd jouait du poing pour défendre les Cheb, ces jeunes et précoces ténors. Sept ans de silence. Cet homme à la carrure de déménageur, blagueur invétéré, a été oublié sur le quai d'Oran lorsque cette musique a pris le train de la consécration internationale, à destination du festival de Bobigny en 1986. «Je devais venir à Paris avec Khaled. Le colonel Snoussi (chargé par le pouvoir algérien de la diffusion du raï, ndlr), nous a dit que c'était pour notre bien. Mais, moi, j'ai voulu être payé tout de suite.» Récemment, lors d'une rencontre dans un cabaret parisien avec un ancien de ses protégés devenu une célébrité, il s'est entendu dire «salut le doyen». Entre Oran hier et Paris aujourd'hui, Kouider Bensaïd s'est fait une raison. Etre le chef de la bande du raï, sans la popularité. Après sept années de silence, dues apparemment à un contrat mal ficelé qui le défavorisait, Cheb Kouider se trouvera dimanche sur la scène du Zénith, grâce à la fidélité du producteur Saïd Dadouche, qui remonte à 1983.

 

Le 29 septembre 1994, juste avant le déjeuner, il palabrait avec Cheb Benchenet, devant chez lui à Oran: «Une ambulance est passée à toute vitesse, puis un motocycliste s'est arrêté à ma hauteur et m'a crié: "C'est Hasni (chanteur de raï, ndlr) qui est dedans, ils l'ont tué. A l'hôpital, Hasni, allongé, était habillé d'une chemise blanche, le bras tendu avec une gourmette dans la paume de sa main», raconte Kouider Bensaïd dans un bistrot kabyle, avant de plonger dans le silence. Répétitions en bus. Né en 1952, Bensaïd est le fils d'un ancien combattant qui a servi dans l'armée de 1914 à 1928. A Oran, dans son quartier du plateau Saint-Michel, c'est en 1967, dans un mariage, que des copains supplient le chanteur Senhadji, un précurseur du raï, de laisser une chance à Kouider qui leur chantait en yaourt les succès des comédies musicales indiennes. «C'était l'époque des bongos, de l'accordéon, de la derbouka et de la guitare électrique. Senhadji m'a pris dans son orchestre. Comme il était chauffeur de transport public à Oran, on faisait des répétitions durant les pauses, dans son bus.» Kouider Bensaïd est déjà un chanteur confirmé, notamment dans l'orchestre de Bellemou lorsque les Khaled, Sahraoui, Mami, Benchenet commencent à émerger. La biographie de ce grand frère porte d'ailleurs un rude coup à celle du raï officiel, qui situe ses débuts en France en 1986. Dès 1978, Kouider Bensaïd a bourlingué avec ses musiciens préférés, les fameux frères Naoui, entre Marseille, Perpignan, Paris et Lyon pour animer les fêtes. Il raconte: «Un jour, dans un café à Belfort, il y a même eu un immigré algérien qui a mis une pièce sur le plateau et m'a demandé de chanter en arabe». 

 Nidam Abdi https://next.liberation.fr/culture/1997/11/22/rai-le-chanteur-algerien-precurseur-meconnu-participe-dimanche-au-concert-radio-beur-au-zenith-bensa_220447

 

PS:Le titre Gatlek Ziziya est l'oeuvre d'un autre pionnier du Rai Bouteldja Belkacem.

                                                              

                                                                   Gatlek Ziziya

1 commentaire:

  1. شكرا اخي بارك الله فيك هل لديك البوم هواري عوينات البوم سالو خديجة

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