⟹ Sami Belkhir & Bellemou - Enhabou Moul Chach
Samir
Belkheïr, l’un des plus célèbres chantres du genre Sraoui qui a, en fait, inspiré
la plupart de ses chansons depuis le début de son parcours, il y a plus d’une
trentaine d’années. Plus connu sous le pseudonyme de Samir Staïfi, il est sans
doute le chanteur sétifien le plus en vogue et a prouvé, à 54 ans, lors de la 3e
édition du Festival international de la chanson arabe de Djemila, en juillet
dernier, que sa forte présence sur scène et la puissance de sa voix demeurent
intactes et toujours aussi entraînantes pour un public amplement acquis. Il
faut dire que depuis la diffusion, en 1979, d’une cassette contenant son
premier grand succès, "El Aâzba Staïfia", Samir Staïfi est devenu, de
par le nombre impressionnant de "tubes" qu’il a enregistrés, une
véritable icône de la chanson sétifienne. C’est qu’il est aujourd’hui difficile
d’évoquer le Sraoui et le genre "Staïfi" sans faire référence à cet
artiste, qui a su s’imposer, a l’expert comme au profane, comme un authentique
ténor dont la voix aux trémolos chevrotants, tire sa vigueur de ce chant dont
les complaintes ont longtemps fait écho aux gémissements du vent sur les hautes
plaines. Même s’il se défend d’avoir eu qui que ce soit comme modèle —"je
me suis fait moi-même", clame-t-il fièrement, — Samir cite tout de même
Cheikh Toumi dont les premières mélodies inspirèrent la majorité des succès les
plus connus du genre sétifien, a l’image de "Khachit Bab Stif" de
Yahia El-Hadi. Il s’est pourtant imposé très tôt et malgré la rude concurrence
des années 1970 avec les Khier Bekakchi, Mustapha Allel, Tahar Gouffi, Saïd
Mehentel et le regretté Nouredine Staïfi. Aujourd’hui reconnaissant, Samir
insiste pour rendre hommage aux deux anciens orchestres sétifiens, Es-Saâda et
En-Nasr. Leur apport dans l’orchestration de complaintes Sraoui, de tout temps
interprétées a capella (sans instruments), et leurs efforts pour faire garder
toute sa spécificité au genre "ont été déterminants pour le développement
de la chanson sétifienne", avoue t-il sans omettre d’évoquer le regretté
l’artiste Abbès Rezig, "un chantre passionné de la culture et des
traditions locales", qui mit le pied à l’étrier à de nombreux jeunes
artistes. Samir Staïfi tient aussi à mettre à l’honneur les musiciens Nacir
Guidoum, Youcef Amouchi, Mabrouk Attar et Abdelkader Djilali lesquels, admet-il,
"ont largement contribué au succès de quelques unes de (ses) chansons les
plus connues et les plus reprises à la radio". Avec plus de trois cents
chansons interprétées, il est de loin l’artiste le plus prolifique du côté des
hauts plateaux. Beaucoup de ses couplets figurent parmi les plus fredonnés dans
tout le pays : "Khali ya khali", "Kahlouchi", Khatem sobeï",
"Harat Zemmour el âalia", "Moulechache", "Ouaynek ya
Aïn El Fouara" ou "Meddi yadek lel’henna" et bien d’autres. Cinquantenaire
endurci, la silhouette bien présente sur les plateaux de la télévision, ignorant
le poids des ans, toujours disponible et enthousiaste, Samir n’est cependant
pas dupe des menaces qui pèsent sur la chanson sétifienne qui tend, trouve-il, à
s’éloigner peu à peu de ses racines, c’est-à -dire le Sraoui, quoi que l’on
dise. "Vous savez, lance-t-il les yeux brusquement pétillants, la vraie
chanson sétifienne, ce sont trois éléments fondamentaux : la voix du chanteur, la
zorna ou la chekoua (cornemuse locale) et enfin la Tabla (sorte de tambour au
timbre percutant). Or, de nos jours, de nombreux jeunes chanteurs sétifiens, en
s’appuyant principalement sur le synthétiseur et les effets électroniques qui
modulent la voix, perdent, à cause de cette dépendance, une bonne partie de
leurs moyens sur scène ou en dehors des studios d’enregistrement". Heureusement,
se réjouit-il, quelques jeunes interprètes, comme Cheb Wahid, Lyamine Bellounis
et Fayçal Rahmani "tiennent à suivre la vraie voie du chant sétifien".
Né peut-être d’un cri, le chant Sraoui a véhiculé, précisément, le cri de
douleur des femmes de cette région, à la fin des années trente, lorsque leurs
enfants leur furent brutalement arrachés par l’armée coloniale pour être
conscrits de force. "El machina el kahla" ou "le train noir",
ce lugubre convoi où l’on entassait la chair à canon algérienne, en est une
illustration. Interprété également, à gorge déployée, lors des fêtes familiales,
ce chant puissant qui ne s’accommodait, à l’origine, d’aucun instrument musical,
repose sur la puissance de la voix et la force du souffle de son interprète.
Salut Reda, je reviens sur ton blog après pas mal de temps et je suis très heureux qu'il soit aussi vivant, plein de pépites à découvrir comme cette super cassette ! Je suis fan de Bellemou étant moi même un peu trompettiste, et je ne connaissais pas cette k7. Merci beaucoup ! Ah, et j'ai enfin linké ton blog aux miens (Foundtapes, Tristes Humanistes), si ça peut aider à faire découvrir ta collection... Bonne continuation !
RépondreSupprimerBonjour mon ami bon retour parmi nous ça fait un bail que je check votre blog et là ça redémarre ça fait du bien,pour bellemou c'est un maestro j'en ai 2 ou 3 autre k7 de lui que je vais les partager plus tard
Supprimermerci pour l'aide mon ami je suis vraiment reconnaissant et si vous voulez faite nous ecouter vos sons j'adore la trompette.